Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/439

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un médecin désespère d’un malade, quelqu’un des parents de celui-ci lui dit : Donne de nouveaux soins, ne néglige rien, pour que je ne puisse pas m’accuser, me blâmer moi-même, pour que je n’aie pas le moindre motif de m’adresser des reproches. Ne voyez-vous pas tous les soins que les amis et les parents ont pour ceux qui les touchent ? Que ne font-ils pas dans leur sollicitude ! Ils interrogent les médecins, ils sont toujours là.

Imitons-les, bien que notre inquiétude porte sur d’autres maux. En ce moment si son fils était atteint d’une maladie, un père n’hésiterait pas à entreprendre un long voyage pour l’en délivrer. Mais l’âme est-elle dans un mauvais état, personne n’y prend garde. Tous nous sommes languissants, tous nous sommes mous, tous nous sommes négligents et nous regardons avec indifférence nos enfants, nos femmes, nous-mêmes attaqués par un si grand mal. Ce n’est que plus tard que nous arrivons à en comprendre la gravité : mais songez combien il sera honteux, combien il sera risible de venir dire ensuite : Nous ne nous y attendions pas, nous ne croyions pas qu’il en serait ainsi. Ce ne sera pas seulement honteux, ce sera très dangereux. Car si dans la vie présente c’est le propre des insensés de ne pas prévoir ce qui arrivera, combien cela n’est-il pas plus vrai encore, lorsqu’il s’agit de la vie future et que nous entendons tant de voix nous donner des conseils et nous dire ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire.
Attachons-nous donc à cette espérance, prenons souci de notre salut, et en toute circonstance, prions Dieu de nous tendre la main. Jusqu’à quand serons-nous négligents ? jusqu’à quand serons-nous indifférents ? jusqu’à quand ne ferons-nous aucun cas ni de nous-mêmes et de nos compagnons d’esclavage ? Dieu a répandu abondamment en nous la grâce du Saint-Esprit. Pensons donc quelle bonté il nous a montrée, et à notre tour montrons-lui un zèle aussi grand ; aussi grand, nous ne le pouvons pas, mais quand il serait plus petit, ne l’en montrons pas moins. Car si après avoir été visités par la grâce, nous retombons dans notre apathie, des supplices plus terribles nous sont réservés : « Si je ne fusse point venu, et que je ne leur eusse point parlé, ils n’auraient point de péché, mais maintenant ils n’ont point d’excuse de leur péché ». (Jn. 15,22) Mais loin de nous la pensée qu’on puisse dire cela de nous, puissions-nous au contraire mériter les biens promis à ceux qui aiment Dieu en Jésus-Christ Notre-Seigneur, etc.

HOMÉLIE VI.

ET JE VEUX QUE TU AFFIRMES CES CHOSES, AFIN QUE CEUX QUI ONT CRU EN DIEU AIENT SOIN LES PREMIERS DE S’APPLIQUER AUX BONNES ŒUVRES : VOILA LES CHOSES QUI SONT BONNES Ex UTILES AUX HOMMES. MAIS RÉPRIME LES FOLLES QUESTIONS, LES GÉNÉALOGIES, LES CONTESTATIONS ET LES DISPUTES DE LA LOI, CAR ELLES SONT INUTILES ET VAINES. REJETTE L’HOMME HÉRÉTIQUE APRÈS LE PREMIER ET LE SECOND AVERTISSEMENT, SACHANT QU’UN TEL HOMME EST PERVERTI ET QU’IL PÈCHE, ÉTANT CONDAMNÉ PAR SOI-MÊME. (III, 8-15)

Analyse.

  1. Ne pas trop disputer avec les hérétiques.
  2. Aller au-devant des besoins des pauvres. – Celui qui fait l’aumône gagne plus que celui qui la reçoit.
  3. De la porte étroite, ce que c’est. – Les richesses comparées aux épines.
  4. Il faut souffrir avec patience les maux qui nous arrivent. – Histoire de deux martyrs.

1. Après avoir parlé de la bonté de Dieu et de l’ineffable Providence avec laquelle il prend soin de nous, après avoir dit quels nous étions et quels il nous a faits, l’apôtre continue et dit : « Et je veux que tu affirmes ces choses, afin que ceux qui ont cru en Dieu aient soin les premiers de s’appliquer aux bonnes œuvres » ; c’est-à-dire, il faut affirmer ces choses et par elles exciter les fidèles à l’aumône. En effet, ces paroles ne nous exhortent pas seulement à l’humilité, elles ne nous enseignent pas seulement que personne ne doit se glorifier, ni injurier autrui ; elles conviennent encore à toutes les autres vertus. Ainsi dons une épître