Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/438

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aux démons leurs fils et leurs filles ». (Ps. 105,35) De leur côté, les Sodomites n’ont péri que pour avoir outragé la nature par de brutales amours. Au commencement même de la venue du Christ, la fille d’un roi n’a-t-elle pas dansé pendant un repas au milieu d’hommes ivres ? n’a-t-elle pas demandé un meurtre et reçu pour prix de sa danse la tête d’un prophète ? Qui célébrera les bienfaits de Dieu qui a mis fin à ces abominations ?
« Dignes d’être haïs et nous haïssant l’un l’autre ». En effet, lorsqu’on lâche la bride au plaisir, ce désordre doit nécessairement exciter partout des haines ; au contraire, là où l’amour est joint à la vertu, personne ne peut rien ravir à personne. Écoutez ce que dit saint Paul : « Ne vous trompez point vous-mêmes ; ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni ceux qui commettent des péchés contre nature, ni les larrons, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les ravisseurs n’hériteront point le royaume de Dieu. Or vous étiez cela, quelques-uns de vous. » (1Cor. 6,9) Voyez-vous comme tous les genres de perversité étaient répandus, combien il y avait de ténèbres, et comment toute justice était violée ? Car si ceux qui avaient le don de prophétie et qui voyaient d’innombrables vices, soit chez les autres peuples soit dans le leur, ne se modéraient pas cependant, mais commettaient mille fautes nouvelles, que ne devaient pas faire les autres ? En Grèce, un législateur a ordonné que les jeunes filles combattraient nues sous les yeux des hommes. Combien n’avez-vous pas gagné en vertu, puisque vous ne pouvez pas même entendre parler de ces choses ? Voilà cependant ce dont ne rougissaient pas les philosophes, même l’un d’entre eux et le plus grand, va jusqu’à conduire les femmes à la guerre, et il veut qu’elles soient toutes à tous comme un entremetteur, un proxénète. – « Vivant dans la malice et dans l’envie ». En effet, si ceux qui s’adonnaient à la philosophie, portaient de telles lois, que dirons-nous de ceux qui ne s’y adonnaient pas ? Si ceux qui avaient la longue barbe et le manteau des philosophes, tenaient ce langage, que dirions-nous des autres ?
Non, Platon, la femme n’a pas été faite pour être à tous. O vous qui renversez toutes choses, qui vous unissez à des hommes qui vous tiennent lieu de femmes, et qui conduisez à la guerre des femmes qui sous tiennent lieu d’hommes, c’est bien là l’œuvre du diable, que de tout confondre et bouleverser, que de s’attaquer à, l’ordre établi dès le commencement du monde, que de changer les lois données par Dieu même à la nature. Dieu en effet n’a accordé à la femme que la garde de la maison, à l’homme il a confié le soin des affaires publiques. Mais toi tu mets les pieds à la place de la tête et la tête à la place des pieds. Tu armes les femmes et tu n’en rougis pas ! Mais pourquoi m’arrêter à ce fait ? Chez eux, à ce qu’ils racontent, on a vu une mère tuer ses enfants, et ils ne rougissent pas, et ils n’ont pas honte de dire à des oreilles humaines ces faits exécrables.
« Mais quand la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour envers les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non par des œuvres de justice que nous eussions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, lequel il a répandu abondamment en nous par Jésus notre Sauveur, afin qu’étant justifiés par sa grâce, nous soyons les héritiers de la vie éternelle, selon notre espérance ». Qu’est-ce à dire, « selon notre espérance ? » Cela signifie : Puissions-nous avoir lé bonheur que nous avons espéré ; on peut encore lui donner ce sens : car vous êtes déjà les héritiers. « Cette parole est certaine ». Comme il parle des biens futurs et non de ceux de la vie présente, il a soin d’ajouter que ce qu’il dit est digne de foi. Ces choses sont vraies, dit-il, et c’est ce qui a été rendu évident par tout ce qui a précédé. Celui en effet qui nous a délivrés d’une telle iniquité, de tant de maux, nous accordera certainement les récompenses futures si nous persévérons dans la grâce : car c’est la même Providence qui s’étend à tout.
5. C’est pourquoi, rendons grâces à Dieu et ne lançons contré les autres ni injures, ni accusations ; exhortons-les plutôt, prions pour eux, donnons-leur des conseils, quand même ; ils nous outrageraient, quand même ils trépigneraient : car il faut s’attendre à cela de la part des malades. Mais ceux qui veulent les sauver, supportent tout, font tout, même lorsqu’ils n’obtiennent aucun résultat, afin de n’avoir pas à se reprocher à eux-mêmes d’avoir rien, négligé. Ignorez-vous que souvent, lorsqu’