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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/197

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Encore une fois, pourquoi tremblez-vous ? pourquoi attendre pourquoi hésiter ? Oublions-nous clone quel est Celui qui nous doit secourir ? non seulement notre ennemi est devenu moins fort, mais notre secours est plus grand. Le triomphe de la chair a été arrêté, le poids du péché enlevé, et nous avons reçu la grâce du Saint-Esprit qui donne la force. « Ce qu’il était impossible que la loi fît, parce qu’elle était affaiblie par la chair, Dieu l’a fait, ayant envoyé son propre Fils revêtu d’une chair semblable à celle qui est sujette au péché ; et par le péché commis contre ce même Fils, lorsqu’il a été conduit à la mort, il a condamné le péché qui régnait dans notre chair, afin due la justice de la loi soit accomplie en nous qui ne marchons pas selon la chair. » (Rom. 8,3-4) Il nous a assujetti la chair, il nous a donné pour armure le bouclier de la justice, la ceinture de la vérité, le casque du salut, l’épée de la foi, le glaive de l’esprit. Il nous a laissé des arrhes, en nous présentant sa chair pour nourriture, son sang pour breuvage ; il nous a offert sa croix comme une lance, mais une lance qui ne cède jamais. Il a lié notre ennemi, il l’a terrassé. Il ne nous reste donc plus d’excuse si nous sommes vaincus, et si nous cédons, nous n’avons plus de pardon à espérer. Nous avons en effet mille moyens de vaincre.
« Le filet a été rompu », dit-il, « et nous avons été délivrés. Notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. » Nous avons donc pour général et pour roi Celui qui a créé l’univers, et qui par sa seule parole a produit tant d’êtres, et cette masse de la terre, et cette immensité de l’espace. Point d’abattement donc, mais résistez courageusement, rien ne peut vous empêcher de triompher.
Sachant cela, mes bien-aimés, soyons sobres, combattons vaillamment, ne nous endormons pas, mais après avoir préparé nos armes et raffermi notre courage, frappons notre ennemi avec ardeur, afin qu’après avoir remporté une victoire éclatante nous soyons mis glorieusement en possession du royaume des cieux. Puissions-nous l’obtenir, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient la gloire et l’empire, dans les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.