Page:Chtchédrine - Trois contes russes.djvu/39

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mer et d’aborder tout contre la rue Podiatcheskaïa.

« Fais pourtant attention, canaille, de ne pas nous noyer, dirent les généraux en voyant la nacelle secouée par les flots.

— Soyez tranquilles, messieurs les généraux, cela me connaît, » répondit le moujik, et il se prépara pour le départ.

Il ramassa du duvet de cygne et l’étendit dans le fond de la barque. Ceci fait, il y coucha les généraux, fit le signe de la croix et mit la barque en mouvement.

Combien de fois les généraux prirent peur des tempêtes et des vents pendant la route, combien de fois ils injurièrent le moujik à cause de sa fainéantise, cela défie toute description.

Cependant le moujik ramait et ramait encore, et il nourrissait les généraux de harengs.

Enfin, l’on se retrouva sur l’antique