Page:Chtchédrine - Trois contes russes.djvu/59

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« Est-ce que je suis malade ? Tout ceci est sans doute un songe. »

Il s’approcha d’une charrette avec l’intention d’y promener ses mains, mais ses bras restèrent immobiles le long de son corps. Il s’approcha d’une autre charrette avec l’intention de secouer un moujik par la barbe, mais, ô terreur ! les paumes de ses mains restèrent fermées.

Il prit peur et se dit : « Qu’est-ce qui vient donc de m’arriver ? Hé mais, je suis en train de gâter mon métier pour toujours ! Ne vaut-il pas mieux rentrer chez moi pour voir si je n’y ai pas laissé tout mon bon sens ? »

Espérant toutefois que son mal finirait par se passer, il se promena au milieu du marché en regardant çà et là. Il y avait une foule d’objets variés et surtout beaucoup de volaille, et tout cela semblait lui dire :