Page:Chtchédrine - Trois contes russes.djvu/61

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« Où sont les sacs ?

— J’en atteste ma conscience… fit Lovets.

— On te demande où sont les sacs.

— J’en atteste ma conscience… répéta Lovets.

— Eh bien, que ta conscience te procure de la nourriture jusqu’au prochain jour de marché. Quant à moi, je n’ai rien à te donner à dîner, » déclara la Lovets.

Lovets baissa la tête, car il savait que les paroles de son épouse étaient sans réplique.

Il ôta son paletot. Immédiatement une transformation s’opéra en lui. La conscience étant restée dans la poche du paletot accroché au mur, Lovets se sentit tout à coup allégé et libre comme autrefois. Il lui sembla de nouveau qu’en ce monde rien n’appartenait à autrui, et que tout était son bien. L’aptitude à tout