Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/103

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laisserai pas d’y avoir l’œil. Prévoyant ce qui est arrivé, j’avois par précaution envoyé Métellus attendre l’ennemi dans le Picentin, et dans la contrée des Gaulois, où s’il ne le terrasse pas, du moins il observera ses mouvemens, et rendra tous ses efforts inutiles. À l’égard des autres mesures qu’il nous convient de prendre, je vais en conférer avec le Sénat, dont vous voyez que rassemblée se forme.

27. Mais auparavant revenons à ceux qui, par l’ordre de Catilina, se tiennent dans Rome pour travailler à notre perte commune. Quoique dès-là ils se déclarent nos ennemis, cependant, puisqu’ils sont nés Citoyens, je veux bien les avertir encore une fois, et leur dire que ma douceur, où l’on a cru voir de l’excès, n’a eu pour but que de faire éclore leurs complots : qu’au reste, je ne saurois présentement oublier que c’est ici ma Patrie, que j’y suis Consul, et que je dois ou vivre avec mes compatriotes, ou mourir pour eux. On n’arrête point aux portes, on n’épie point sur les chemins : sortira librement qui voudra. Mais quiconque restera dans Rome, s’il y excite le moindre trouble, si j’apprends qu’il trame, qu’il conçoive quelque entreprise contre la Patrie, il y trouvera, et des Consuls vigilans, et de vertueux Magistrats, et un Sénat vigoureux, et des armes, et une prison destinée par nos pères à la punition de ces crimes, où la notoriété se trouve jointe avec l’énormité.

XIII. Tout se passera de telle sorte, {sc|Romains}}, que les plus grands désordres soient apaisés sans bruit ; les plus grands périls, repoussés sans tumulte ; une guerre intestine, la plus dangereuse