Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/115

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étant public, il falloit que le Conseil public vît le premier de quoi il s’agissoit. Les avis que j’avois reçus, se fussent-ils trouvés faux, on ne pouvoit, dans une affaire de cette nature, me reprocher trop d’attention. À l’heure même j’ai convoqué le Sénat : il s’est assemblé, comme vous l’avez vu, en grand nombre, pendant que, sur l’avis des Allobroges, j’ai envoyé le Préteur Sulpicius dans la maison de Céthégus, enlever tout ce qu’il y trouveroit d’armes, et il y trouva quantité de poignards et d’épées.

IV. J’ai fait entrer au Sénat Vulturcius, sans les[1] Gaulois. Je lui ai promis sûreté par l’ordre du Sénat, et je l’ai exhorté à nous dire sans crainte tout ce qu’il savoit. Revenu à peine de sa frayeur, il nous a dit que, par les instructions et par les lettres dont Lentulus l’avoit chargé, Catilina étoit averti d’armer les esclaves, et d’avancer incessamment avec son armée, afin que le moment étant venu de mettre le feu à tous les quartiers de la ville, selon le plan qu’ils en avoient dressé, et d’égorger tout ce qu’ils pourroient de Citoyens, il se trouvât sur les chemins, à portée de saisir ceux qui prendroient la fuite, et de rejoindre ses associés dans Rome.

9. Après lui sont entrés les Allobroges, qui nous ont appris ces autres circonstances. Que Lentulus, Céthégus et Statilius leur avoient juré une foi inviolable, en leur donnant des lettres pour leur Nation. Qu’ils leur avoient fort recommandé, aussi-bien que Cassius, de faire promp-

  1. Les Allobroges étoient ce que nous appelons les Dauphinois et les Savoyards, ou du moins la plus grande partie du pays qui fait aujourd’hui ces deux Provinces. Et comme ils faisoient partie de la Gaule-Transalpine, Cicéron les appelle indifféremment, ou Allobroges, ou Gaulois.