Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/167

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lat, est constante, j’ose dire que jamais dissention, jamais guerre ne se rallumera entre les différens Corps, dont la République est composée. Tous les Tribuns du Trésor nous marquent le même dévouement. Tous les Secrétaire, pour qui c’est aujourd’hui par hasard jour d’assemblée au Trésor, ont d’abord accouru[1] où les appeloit le salut commun, Tout ce qu’il y a d’ihabitans nés libres, même ceux de la condition la plus basse, ont accouru. Eh ! qui n’aimeroit à se maintenir en possession de sa liberté ? Pour qui ces temples, cette ville, ce séjour commun des Romaius, ne seroient-ils pas des objets intéressans ?

VIII. On voit dans les Affranchis, qui ont été assez sages et assez heureux pour obtenir d’avoir part à nos privilèges ; on leur voit, Pères Conscrits, une ardeur merveilleuse à défendre Rome, qu’ils regardent comme leur Patrie véritable ; tandis que des Citoyens d’une haute naissance, la regardent comme une ville ennemie. Mais à quoi bon parler de personnes qui ont leur propre liberté à conserver, et dont la fortune tient par tant d’endroits à celle de la République ? On ne voit pas un esclave, pour peu que sa condition même soit tolérable, qui n’ait les rebelles eu horreur, qui ne souhaite le salut de Rome, et qui ne se fasse un devoir de

  1. Il y a dans le latin, ab expectatione sortis : mais cela demanderoit un eclaircissement peu nécessaire ici, et pour lequel je renvoie au Cicéron de M.  le Dauphin.