Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/83

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l’intempérance, le jeu et les femmes. Mais souffrira-t-on. (i) que des misérables abrutis par la crapule, dressent perpétuellement des embûches aux plus gens d’honneur ? Que languissamment couchés dans leurs festins, tenant des femmes impudiques entre leurs bras, gorgés de vins et de viandes, couronnés de fleurs, tout parfumés, énervés par leur incontinence, ils parlent de brûler Rome, et de massacrer tout ce qu’il y a de Citoyens qui ont de la probité ?

11. Je vois rapprocher le coup fatal qui mettra fin à leurs dissolutions et à leurs crimes. Ou la peine qu’ils méritent est déjà toute prête, ou elle va l’être incessamment. Puisque mon Consulat ne sauroit guérir ces membres gangrenés, du moins en les retranchant, j’aurai par là prolongé la durée de cet Empire, non pas de quelques années, mais de plusieurs siècles. Car nous n’avons point de Nation à craindre : point de Roi qui ose nous attaquer : tout est tranquille au dehors, et par mer, et par terre, grâce à la valeur d’un[1] de nos Guerriers : il n’y a plus de péril qu’au dedans : l’ennemi est dans l’enceinte de nos murs : l’incontinence, la folie, la scélératesse, voilà, Romains, contre qui nous avons à nous battre. Je serai votre Général. Je prends sur moi la haine des pervers. Tout ce qui donnera espérance de guérison, je le sauverai : mais pour ceux dont la corruption est sans remède, je ne souffrirai pas


    des figures trop marquées ne réussissent pas toujours en français. Jamais le Traducteur ne se trouve dons cet embarras avec Démosthène, à ce qu’il me semble.

    Quelque admirable que soit un Auteur, il ne doit être imité qu’avec précaution et suivant le génie de notre langue.

  1. Pompée, qui, cette même année 690, achevoit de soumettre l’Orient aux Romains.