Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/97

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tat de se relever jamais, las de se voir à toute heure cités et condamnés en justice, vont se jeter, dit-on, dans le camp de Mallius. Vils banqueroutiers, que je ne compte point pour des soldats. Ne peuvent-ils se soutenir ? lié bien qu’ils tombent ; de telle sorte pourtant, que leur chute ne soit aperçue, ni du public, ni même de leurs voisins. Je ne sais, au reste, pourquoi ils veulent périr avec infamie, faute de pouvoir vivre dans la splendeur, ni comment ils se figurent que de périr en compagnie, ce soit quelque chose de plus doux que de périr tout seul.

22. Je mets au cinquième rang, les parricides, les assassins, tous les scélérats de profession. Pour ceux-là, ne les séparons point de Calilina, ils sont trop bien ensemble. Qu’ils soient tous accablés sous une même ruine, puisqu’il n’y a point de prison assez spacieuse pour les contenir. Enfin ceux que je compte pour les derniers de tous, parce qu’aussi-bien le sont-ils en mérite, ce sont ces jeunes gens, que Catilina s’est choisis de sa main, et qu’il a toujours à ses côtés ; que vous voyez si proprement mis, une chevelure arrangée, point ou peu de barbe, de longues tuniques[1] à manches, des robes flottantes, qui n’ont d’autre métier, et ne sont capables d’autre travail, que de passer les nuits à table.

23. Auprès d’eux ils attirent tous les joueurs, tous les impudiques, tous les débauchés. Ils ne savent, ces enfans si jolis, si délicats, encore autre chose qu’aimer et qu’être aimés ; que chanter et que danser ; ils savent manier le couteau et

  1. Voyez Aulu-Gelle, liv. 7, chap. 12.