Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/197

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vons, dit-il, douter aujourd’hui de cette vérité, la guerre produit tout (Πόλεμος ἁπάντων πατήρ), puisqu’elle a produit d’un seul coup tant de faiseurs d’histoires. » J. V. L.

(10). — VII. « Lorsque nos poètes tragiques exposent sur la scène des exemples d’une amitié parfaite, vous les louez, vos mains les applaudissent, vous prenez part aux dangers des héros, vous versez des larmes. Vous-mêmes cependant vous n’osez rien faire pour vos amis, qui mérite de tels éloges ; mais si quelqu’un de ceux à qui vous donnez ce titre vient à tomber dans l’infortune, toutes ces belles scènes de tragédie s’évanouissent comme un songe, et vous restez semblables à ces masques de théâtre, sans mouvement, sans vie, et dont la bouche prodigieusement ouverte ne profère pas une seule parole. » Lucien, Toxaris ou l’Amitié.

(11). — IX. « Jamais nous ne vivons dans une telle indépendance, que nous puissions nous passer les uns des autres ; mais les services doivent être à la suite de l’amitié, et non pas l’amitié à la suite des services. » Madame de Lambert.

(12). — XI. Blossius s’était refugié chez Aristonic, roi de Pergame ; après la défaite de ce prince par les Romains, il se donna la mort. Voyez Plutarque, Vie de Tib. et C. Gracchus.

(13). — XIII. Du temps de Lélius, que Cicéron fait parler ici, les études des Grecs n’étaient pas encore communes à Rome (voyez de Senectute, c. 4, note 8). Voilà ce qui fait que Cicéron, pour observer le decorum du dialogue, ne prête à Lélius qu’un ouï dire touchant les opinions qui avaient cours parmi leurs philosophes. D’Olivet.

(14). — XV. « Les méchants n’ont que des complices ; les voluptueux ont des compagnons de débauches ; les intéressés ont des associés ; les politiques assemblent des factieux ; le commun des hommes oisifs a des liaisons ; les princes ont des courtisans : les hommes vertueux ont seuls des amis. Céthégus était le complice de Catilina, et Mécène le courtisan d’Octave ; mais Cicéron était l’ami d’Atticus. » Voltaire.

(15). — XVI. Aristote a dit des vieillards. Rhétorique, II, 13 : « L’amour et la haine sont dans leur cœur sans vivacité ; mais, suivant le précepte de Bias, ils aiment comme s’ils devaient haïr un jour, ils haïssent comme s’ils devaient un jour aimer. » Publius Syrus, dans ses mimes, avait, ainsi versifié la première pensée de Bias (Aul. Gell., XVII, 14) :

Ita amicum habeas, posse ut facile fieri hunc inimicum putes.