ne faut voir dans l’ἐντελέχια qu’un synonyme de l’εἶδος ; et de l’ἐνεργεία, ce qui veut dire que l’âme, est pour les êtres animés ce que les Péripatéticiens nommaient la forme, et ce que nous appelons quelquefois l’Essence. Le corps était, pour eux, la matière de l’homme ; l’âme en était la forme, forme substantielle qui contenait tonte l’excellence de l’homme, et qui, à cause de la perfection et de l’achévement de sa nature, était dite avoir sa fin en elle-même, ἐν τέλος ἔχειν. Quand Aristote entendait que les formes substantielles comme les âmes ont leur fin en ell(^s-uii^nu’S, il ne vonlall pas dire (pi’elles ni’se rapportent il rien en dehor". d’elles, et iprelles contiennent ir ur souverain liien, ce (pii eût été une impiété selon ses principes ; mais il exprimait par là (pie ce sont des natures acli( ! vées, auxipielle » rien lie maiiipie, comme à la matière, pour être naturellement, non pas inoraleineiil, tmit ce qu’elles doivent être. Ἐντελέχια est donc une nature achevée et complète, en qui se trouvent la distinction et l’accomplissemeut que n’ont pas les natures ébauchées ou informes.
XII. Quos cascos appellat Ennius. Cette expression se trouve dans un vers d’tjinius cité par Varron, de Lmij. Lat. ii : « Quam primum casci populi rjvnwro latini. » Varron ajoute : « Cascum signifient vetus. »
Romulus in cœlo. Voici le vers d’Ennius, cité par Servius, Æn. VI, 764 :
Romulus in cœlo cum dis genitalibus œvum Degit.
XIV. Ut ait Statius. Les Synéphèbes, comme qui dirait les jeunes camarades, étaient une comédie grecque de Ménandre, traduite et imitée en latin par Cécilius, qui est appelé ici Statins. Le nom de Statius lui était resté de sa fonction d’esclave. D’Ol.
XV. Adspicite, o cives, senis Ennii. Ces vers étaient gravés sur la statue d’Ennius.
XVT. Adsum atque advenio. Dans une tragédie d’Hécube, imitée d’Euripide. Ces vers sont à peu près traduits du grec : ἥϰω νεϰρῶν ϰευθμῶνα.
In vicinia nostra Averni laciis. Cicéron était né à une lieue d’Arpinum, ville du pays des Volsques, aujonrd’hui la Terre de Labour. C’est dans cette contrée qu’est le lac d’Averne. D’Ol.
Fuit enim meo régnante gentili. Il est clair que ceci regarde Servius Tullius, sixième roi de Rome. Gentilis ne signifie pas qui est de même famille, mais qui porte le même nom de famille. Cicéron lui-même dans son Brutus, eh. 16, parlant des plébéiens, qui se faisaient de fausses généalogies, sous prétexte que leur nom était le même que celui de quelque famille patricienne : >> C’est, dit-il, comme si je disais que moi je (lescends de M. Tiillius, patricien, qui tut consul dix ans après l’expulsion de nos rois. » Un homme donc assez modeste pour ne pas vouliiir (pi’on le fasse descendre d’un ancien consul, comment mettrait il ici au nombre de ses ancêtres un roi encore plus ancien ? Cicéron lui-même, dans le second livre des Lois, ch. i, se contente Ai dire qu’il était issu d’une très-ancienne race, originaire du lien où était située la maison de son père, tout près d’.rpinnni. D’Ol.
XVII. Platonem ferunt, ut Pythagoreos cognosceret. La critique, fondée sur l’autorité des meilleurs manuscrits, a fait sortir du texte ce membre de phrase : et in ea cumalios multos, lum Archylam. Timœumque cognovisse.
XVIII. Illo Grœcorum proverbio. Voici ce proverbe grec : Ἔρδοί τις ἢν ἕϰαστος εἰδείη τέχνην. On le trouve dans les Guêpes d’Aristophane, et, dans Suidas, au mot Ἔρδοί.
XIX. Junctis ex anima tenui. Cette anima tenuis est ce que nous nommons l’éther.
Sustentabitur iisdem rebus. Dans le traité de Natura Deor., on trouve, liv. 2, ch.’lO : Dans l’éther se meuvent les astres… qui perpétuent leur durée par leur forme même, parleur figure. Car ils sont ronds ; espèce de forme à laipielle il iik ; semble avoir déjà observé que rien ne saurait nuire. Et comme ils sont de l’eu, ils se nourrissent des vapeurs que le soleil attire de la terre, de la mer, et des autres eaux, ^lais ces vapeurs, quand elles ont nourri et restauré les astres et tout rellicr, sont renvoyées icibas pour être tout de nouveau attirées d’autres fois. »
XX. Argivi in ea, delccli viri… Vers d’Ennius, traduits de la SIédée d’Euripide.
XXI. !’onnullorum insolenliam philosophorum. Cicéron vent parler des Épicuriens. On connaît ces vers de Lucrèce :
… Deus ilte fuit, deus, inclute Memmi,
Qui princcps vilteraliottcm iitveiiit cam, quœ
Nunc appellatur sapientia ; quique per artem
Fluctibus e tantis vitam tantisque tenebris
In tam tranquilla, et tam Clara luce locavit.
Acherusia templa. Ces vers sont très-probablement de l’Andromaque d’Ennius. Varron en cite le commencement, de Lingua L., lib. vi : « Acherusia templa, alta Orci salvete infera. »
XXII. Hune igilur nasse nisi divinum. Pline, liv. vu, ch. 32, nous apprend que dans le temple de Delphes on lisait trois sentences de Chilon. La première est celle que Cicéron rapporte ici. La seconde. Qu’il ne faut rien dé sirer trop vivement. La troisième, Que c’est tme misdre d’avoir délies ou procès.
À me autem posita est in sexto libro de Hcpublica. Dans le Songe de Scipion. Le même argument s’y tiouve développé dans le même ordre, et presque absolument dans les mêmes termes. De Rep. vi, 23, 26.
XXIV. Quanta memoria Simonides fuisse. Simonide, poète céliMire, natif de l’ile de Céos, et qui vivait sous Darius fils d’Hystaspe. On le croit l’inventeur de la mémoire artificielle. V. Quintilien, xi, 2. — Théodecte, disciple d’Aristote. On pouvait lui dire telle quantité de vers qu’on voulait ; il lui suffisait, pour les retenir mot à mot, de les entendre lire une seule fois. V. Quintil. — Cinéas, ambassadeur de Pyirhns à Rome. Dès le lendemain de son arrivée à Rome, il fut en étal de saluer tous les sénateurs, et tous les chevaliers, en les appelant cbacnn par leur nom, sans avoir besoin de Nomenclateur. V. Pline, vu, 24. — Charmides, ou Charmadas. V. Cicéron, tfc Orot. ii, 88, et Pline, vu, 24. — Métrodnre, de Scepsis, ville de J’brygie. V. Pline et Quintilien, aux endroits déjà cités. D’Ol.
XXVI. Hanc nos sententiam… his ipsis verbis in Consolatione. C’est un ouvrage que Cicéron avait fait pour se consoler de la mort de sa fille. Il n’en reste que trois ou quatre fragments, dont celui-ci est le plus long. D’Ol.
XXVIII. Sub axe posita…… Cœlum nitescere. On attribuait généralement ces vers à Cicéron ; Bentley, qui les trouve trop peu élégants pour aoir une telle origine, croit que quekpie poète inconnu en est l’auteur. M. J. V. Leclerc traduit ainsi les deux premiers vers négligés par D’Olivet ; « la septentrionale que nous habitons et qui s’étend jusqu’au pôle,
D’où l’affreux Aquilon, terreur de nos climats,
Nous envoie en grondant la neige et les frimas.