dans son premier consulat, remit les choses sur l’ancien pied. (Voyez la note 15 du plaidoyer contre Cécilius.)
(90). L’illustre Q. Catulus. Q. Lutatius Catulus, d’une illustre famille plébéienne, fils de celui qui avait vaincu les Cimbres à Verceil (an de Rome 653), était consul à la mort de Sylla, l’an 676. Il sauva la république des troubles que cherchait à exciter son collègue Lepidus. Le Capitole avait été brûlé quelques années auparavant, sous le consulat de Scipion et de Norbanus, en 671, et il eut l’honneur d’en faire la dédicace. Depuis, il fut censeur et prince du sénat (princeps senatus). Il était savant en l’une et l’autre langues ; c’est ainsi que l’on parlait dans ce temps-là, et on ne faisait pas moins de cas de la langue latine, quoique vulgaire, que de la grecque, qui était celle des doctes. Catulus s’opposa autant qu’il put à l’élection de Pompée pour faire la guerre à Mithridate ; il avait allégué pour raison qu’il ne fallait pas exposer si souvent une vie nécessaire à l’état. Voyant qu’on ne l’écoutait pas, il s’écria : Mais si Pompée vient à périr, qui le remplacera ? — Vous, répondit l’assemblée d’une commune voix. Voyez le discours pro lege Manilia, du chap. XVII au chap. XXI.)
(91). Cn. Pompée. Surnommé le Grand, était plébéien, et d’une noblesse peu ancienne. Il n’y avait point eu de charge consulaire dans sa famille avant l’an 613. Pompeius Rufus, qui fut consul cette année-là, était fils d’un joueur de flûte. Le père du grand Pompée avait été surnommé Strabo, le louche. Il se signala dans les guerres civiles entre Marius et Sylla, mais en ménageant les deux partis, de manière que l’on ne sut jamais bien duquel des deux il était en effet, quoiqu’il eût été préteur et consul. Aussi, quand il fut tué d’un coup de foudre au milieu de son camp, l’an 667, tout le monde s’en réjouit (Paterculus, liv. II, ch. 19). Son fils n’eut pas plus de fermeté dans le caractère. Strabon avait épousé la sœur de ce Lucilius qui s’était fait une grande réputation par ses poésies satiriques. Lucilius était d’une race sénatoriale. Cn. Pompée termina la guerre de Mithridate comme il avait terminé celles de Lépide, de Sertorius, des esclaves et des pirates. Quand il vint prendre en Asie le commandement de l’armée, Lucullus lui dit, au rapport de Plutarque, qu’il ressemblait à ces lâches oiseaux qui ne se jettent