Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.9.djvu/388

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naient liaient, et où ils tenaient le premier rang par leur fortune.

On ne sait si Fonteius fut absous : on peut croire qu’il n’était pas coupable. Cicéron, qui venait de faire condamner Verrès pour crime de concussion, aurait-il osé, presque au même moment, parler en faveur d’un concussionnaire ? II est vrai que, dans la suite, Vatinius, qu’il avait poursuivi comme un scélérat, trouva en lui un défenseur. Mais alors César et Pompée étaient tout-puissans ; ils l’avaient prié de ne point abandonner Vatinius, qu’ils protégeaient l’un et l’autre. Leurs prières étaient des ordres. Cicéron ménageait le premier pour l’intérêt de son frère, qui servait alors dans la Gaule avec le titre de lieutenant. Le second avait été le principal auteur de son rappel, et il pensait que la reconnaissance ne lui permettait aucun refus....

G.

II y eut deux actions pour le procès de Fonteius, comme pour ceux de Verrès et de Cécina. Plusieurs orateurs défendirent Fonteius. Cicéron, qui parla le dernier, eut nécessairement à récapituler les moyens de l’accusé. On ne sait s’il plaida dans les deux actions.

Nous donnons ici un long fragment de ce discours, retrouvé par le savant Niebuhr, que M. V. Le Clerc a inséré dans son édition de Cicéron, dont il a le premier donné la traduction. Ce fragment appartenait sans doute à la première partie du plaidoyer. Avant de réfuter l’accusation principale, Cicéron y repoussait les reproches qui portaient sur la conduite de Fonteius avant sa préture en Gaule. Cest le même plan qu’il a suivi dans les Verrines, où il n’était venu à parler du gouvernement de Verrès en Sicile qu’après avoir examiné sa questure, sa lieutenance en Asie, et sa préture de Rome.

Après cette première partie, l’orateur arrive aux trois chefs d’accusation : i° Fonteius avait fait contracter à la Gaule des dettes