l’esprit seraient désirables pour elles-mêmes ; et c’est de quoi il ne demeure pas d’accord. Je ne puis donc pas approuver Épicure dans tout ce que je viens de vous dire. D’ailleurs je voudrais, ou qu’il eût été plus profond dans les sciences, car vous serez forcé d’avouer qu’il ne l’est guère dans ce qui fait que les hommes sont appelés savants ; ou qu’il n’eût pas essayé de détourner les autres de le devenir, quoiqu’il me semble que pour vous deux il a fort mal réussi.
CHAPITRE VIII.
RÉPONSE AUX CRITIQUES ADRESSÉES À ÉPICURE.
Après que j’eus parlé de la sorte, plutôt pour les faire parler eux-mêmes que dans un autre dessein, Triarius dit en souriant :
“ Il ne s’en faut guère que vous n’ayez effacé Épicure du rang des philosophes ; car tout le mérite que vous lui laissez, c’est d’être intelligible pour vous, de quelque façon qu’il s’énonce. Sur la physique, il a pris des autres tout ce qu’il a dit ; encore ce qu’il en a dit n’est-il pas trop à votre goût ; et ce qu’il a voulu corriger de lui-même, il l’a toujours fait très-mal à propos. Il n’a eu aucune connaissance de la dialectique ;