dixeram, magis ut illum provocarem quam ut ipse loquerer[1]. »
Les épicuriens divisaient la philosophie en trois parties : la morale indique à l’homme sa fin ; la physique ou physiologie sert à confirmer la morale, et montre qu’il n’y a dans la nature extérieure nul obstacle qui empêche l’homme d’atteindre cette fin ; en troisième lieu, la logique ou canonique, venant compléter la physique et la morale, enseigne à juger de toute vérité par le témoignage infaillible des sens. La morale indique ainsi à l’homme où est le bonheur ; la physique enlève en quelque sorte tous les obstacles extérieurs qui pourraient empêcher la réalisation de ce bonheur ; la logique, enfin, supprime tout obstacle intérieur, en supprimant l’erreur et en faisant connaître à tous la vérité.
Cicéron s’attaque d’abord à la physique, sur laquelle Epicure aimait à appuyer sa morale. Il reproche à Epicure d’avoir emprunté la plus grande partie de sa physique à Démocrite, — ce que les épicuriens eux-mêmes étaient loin de nier. — Le principal changement, ajoute-t-il, qu’Epicure y ait fait, c’est la théorie de la déclinaison des atomes : « pure fiction, » dont il se moque sans examiner les arguments ingénieux par lesquels les épicuriens la défendaient, et qu’on trouve reproduits dans Lucrèce[2].