Page:Cicéron - Des suprêmes biens et des suprêmes maux, traduction Guyau, 1875.djvu/83

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it, Triarius et moi, par votre conseil, à feuilleter les poètes, dans lesquels on ne trouve que des amusements d’enfant et rien de solide ? ou se serait-il épuisé, comme Platon, à étudier la musique, la géométrie, les nombres, et le cours des astres ; sciences qui, étant toutes fondées sur des principes faux, ne peuvent jamais nous conduire à la vérité, et qui, nous y conduiraient-elles, ne pourraient rendre la vie ni meilleure ni plus agréable ? Se serait-il attaché à tous ces arts, pour délaisser l’art de vivre, art si grand, si laborieux, si fructueux ? Non, Épicure n’était point ignorant, mais ceux-là le sont qui croient devoir apprendre jusqu’en leur vieillesse des choses qu’il est honteux aux enfants de ne pas avoir apprises.

Je viens, dit Torquatus en finissant, d’exposer mon opinion, et je n’ai eu d’autre intention que de provoquer votre jugement. Jamais, jusqu’à présent, je n’avais trouvé l’occasion de parler sur ce point avec autant de liberté.