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Page:Cinq nô.djvu/27

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INTRODUCTION

pourtant il ne quitte la scène qu'à l’intermède, avec le shite, mais il ne reparaît plus ensuite. Au point de vue dramatique, le nô fit un nouveau pas en avant le jour où il donna plus de consistance et de personnalité au shite-zure, et en fit un rôle plus autonome et en quelque sorte plus réel. Cette idée dut au reste se présenter d'assez bonne heure à l'esprit des auteurs de nô, car nous la voyons pleinement réalisée dans Chikubu-jima, par exemple, qui est une des plus anciennes pièces que nous possédions. Elle ne s'imposa pourtant pas de façon absolue ni même générale, car beaucoup de pièces postérieures ne montrent que les deux rôles fondamentaux dans leur simplicité première et continuent à traiter le shite-zure comme une voix plutôt que comme un personnage.

Les personnages qui s'ajoutent en quelques cas à ceux qui précèdent ne sont que des tomo, « compagnons ». Le plus souvent leur rôle n'est qu'épisodique; ils représentent des serviteurs, par exemple les porteurs de sabre des personnages principaux. Ce n'est qu'assez tard que le nô, poussé par le besoin de personnages nouveaux, s'avisa de développer ce rôle, d’en augmenter l'importance, et en fit presque l'équivalent d'un tsure. Enfin dans un certain nombre de pièces, paraît un « enfant » (kogata), dont le rôle est parfois important; et plus rarement un comparse, chargé d'un rôle épisodique, prend le nom vague d' « homme » (otoko), ou de « femme » (onna). Exceptionnellement, lorsque les acteurs chargés de rôles secondaires, tsure, tomo, etc., sont nombreux et forment un groupe d'allure générale identique, comme par exemple les compagnons de