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XIII
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viennent de publier ; telle est enfin la Grammaire de Denis de Thrace que nous allons faire connaître, et qui est plus complète dans l’arménien que dans ce qui nous est parvenu du texte original grec.

La grammaire, ἡ γραμματιϰη, dans l’acception générale du mot, com­prenait originairement ce que nous appelons aujourd’hui les humanités, les belles lettres, la littérature, la philologie. Chez les Arméniens, elle a une signification non moins étendue, toutefois avec cette différence, que, lorsqu’on parle de la grammaire sous le rapport d’une collection de sciences diverses on la nomme քերթողութիւն ou քերթութիւն, expressions qui, traduites littéralement, signifient à-la-fois ce que nous entendons en français par excoriation, composition, disquisition, poëme, poésie, philologie et grammaire ; mais quand on veut en restreindre la signification et ne désigner la grammaire que sous le rapport du technique seulement, on l’appelle en arménien, քերականուի terme qui signifie action de ratisser, et qui répondrait assez bien au mot épluchement, s’il était possible de rendre en français les expressions figurées de la langue arménienne.

Mais l’ouvrage que nous allons publier pour la première fois, l’ouvrage de Denis de Thrace, est une grammaire à laquelle on peut appliquer l’acception du mot dans sa plus grande étendue, parce que, suivant l’usage des auteurs de l’antiquité, elle contient des éléments et des définitions qui s’appliquent en même temps au technique de la langue et à la littérature.

Ayant donc à nous occuper de la grammaire en gé-