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que, pour les écrire, on opère une espèce de grattement, car chez les anciens, le mot écrire signifiait aussi gratter. Homère a dit : Maintenant que j’ai écrit sur (que j’ai gratté, frotté) ton pied, ce sera en vain que tu te vanteras[1].

22. Ն ն n français, ν grec.
23. Շ շ ch , français tout-à-fait.
24. Ո ո o, l’omicron ο grec.
25. Չ չ tch, ou le c des italiens devant e, i.
26. Պ պ b, français tout-à-fait.
27. Ջ ջ dch, doux que le son plus doux que le c italien.
28. Ռ ռ r, rh fort, ou comme un double rr.
29. Ս ս s français ou ς sigma grec, partout.
30. Վ վ v partout comme dans le mot vivre.
31. Տ տ d français ou δ delta grec.
32. Ր ր r doux, ou, entre deux voyelles, comme dans Paris.
33. Ց ց tz des allemands.
34. Ւ ւ υ l’upsilon grec ou l’u français ; mais les modernes le prononcent aussi souvent comme v français, ou comme un h aspiré.
35. Փ փ π , grec ou p français tout-à-fait.
36. Ք ք k, fort en français ou chez les Romains.
37. Օ օ ω , l'oméga grec ou ô long français. Les Arméniens l'empruntèrent des Latins du temps des Princes croisés.
38. Ֆ ֆ ph ou f. Cette lettre a été empruntée des grecs, vers le 13e siècle

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  1. Cette citation de l’original grec est tirée de l’Iliade (λ 388). Le traducteur ne se sert ici que du verbe simple գրըմ, γράφω, j’écris, mais un des commentateurs arméniens anonymes, emploie en parlant de ce passage, le verbe մակագրըմ, Ἐπιγράφω j’écris dessus ; et, comme on laisse partout où l’on écrit, la trace des lettres qu’on forme, Homère a pu dire au figuré : j’écrirai sur ta jambe, pour je ferai sur ta jambe une blessure telle qu’il y restera une cicatrice, un signe de ma vengeance et de ta punition. Molière, dans le Médecin malgré lui, fait dire à Sganarelle : ma petite femme je te frotterai, pour, je te batterai La même figure est passée dans le langage populaire, donner ou faire une apostrophe, signifie frapper de manière que celui qui a reçu le coup en porte la marque.