Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/16

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aux massacres et sur lesquels la police n’a pas mis son grappin — un peu plus, ils diraient où on peut les rencontrer et à quelle heure on pourrait les empoigner. — Non contents de leur triste rôle de pamphlétaires, ils se font les pourvoyeurs des mouchards qui arrêtent en bloc, des conseils de guerre où l’on juge à coups de sabre et du plateau de Satory qui suinte le sang.

Le temps passe, la lumière se fait : ils ne prennent même pas la peine de se disculper auprès de ceux dont ils ont exploité la crédulité et palpé les gros sous, des erreurs qu’ils ont commises volontairement.

Mais il est vrai que tout aurait été à refaire dans ces pamphlets, depuis le titre, qui est un mensonge, jusqu’à la dernière ligne, qui est une calomnie.

Il faut un fier tempérament, j’en conviens, pour avaler la lecture de ces élucubrations écœurantes ; et cependant, combien il serait à désirer que le peuple eût le temps et la patience de les lire et de n’en rien oublier ! quel enseignement pour lui ! Comme il verrait le peu de cas qu’on fait des souffrances qu’il endure et du mal de misère dont il meurt ! Comme il se convaincrait qu’il y a réellement dans la société actuelle deux classes en présence qui s’observent, se menacent, parce qu’elles ont des intérêts bien distincts ; que l’une de ces classes se sépare de l’autre avec mépris, la traitant de vile populace et la considérant comme tellement inférieure qu’elle la condamnerait volontiers au régime alimentaire des bêtes de somme si elle ne redoutait les ruades de quelques-uns.