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Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/205

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XXIII
LES ÉLECTIONS DU 26 MARS


Jamais élections ne se firent dans de pareilles conditions. L’affreux petit Thiers, qui se démenait, comme une fouine prise au piège, pour qu’elles n’eussent pas lieu, était habilement secondé à Paris par les ennemis avoués de la Révolution et par ceux qui, tout en s’en déclarant partisans, mettaient tout en œuvre pour en enrayer le mouvement, dans l’espoir, disaient-ils, d’une réconciliation entre Paris et le gouvernement de Versailles.

Les réactionnaires, amis de la légalité, lorsqu’elle ne nuit pas à leurs intérêts, ne pouvaient admettre que le Comité central eût qualité pour convoquer les électeurs et les appeler à élire quatre-vingt-dix membres de la Commune.

Dans les nombreux groupes qui se formaient sur les grands boulevards, à l’entrée du faubourg Montmartre, place de Notre-Dame-de-Lorette, dans le IIe arrondissement, et où brillait la fine fleur de la réaction, on commentait l’audace du Comité central, qui s’arrogeait le droit de décréter des élections ; et les orateurs du trottoir, coulissiers en rupture de Bourse, avocats sans causes, journalistes sans canards, haranguaient la foule et déclaraient que tout citoyen qui avait du sang