Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/209

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La vérité est que ces gens-là avaient des coliques atroces et une peur à en attraper la jaunisse. La conduite du Comité central était irréprochable.

Fidèle à ses promesses et, ne voulant pas qu’on pût lui supposer la moindre ambition, il pressait les élections pour remettre au plus vite, entre les mains des élus du suffrage universel, les pouvoirs que les événements l’avaient obligé de prendre.

La proclamation qu’il fit apposer sur les murs de Paris le matin du 20 mars en est la preuve. Elle est superbe, et c’est bien ainsi qu’on devait parler au peuple en ces temps de fièvre et de misère ! Je vais la reproduire ; elle en vaut bien la peine :

Citoyens,

Notre mission est terminée. Nous allons céder la place dans votre Hôtel-de-Ville, à vos nouveaux élus, à vos mandataires réguliers.

Aidés par votre patriotisme, votre dévouement, nous avons pu mener à bonne fin l’œuvre difficile entreprise en votre nom.

Merci de votre concours persévérant ; la solidarité n’est plus un vain mot ; le salut de la République est assuré.

Si nos conseils peuvent avoir quelque poids dans vos résolutions, permettez à vos plus zélés serviteurs de vous faire connaître, avant le scrutin, ce qu’ils attendent du vote d’aujourd’hui.

Citoyens,

Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux, sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant de votre propre vie, souffrant des mêmes maux.