Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/26

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incendiaires qui prêchent quotidiennement le pillage de nos maisons et l’assaut de nos coffres forts, voilà maintenant qu’on fait l’apologie du drapeau rouge et qu’on proclame la Revanche des Communeux !

« Où allons-nous ? C’était bien la peine, en vérité, d’avoir ouvert à ces gens-là, non pas notre cœur, il leur est à jamais fermé, non pas notre porte-monnaie, ils le videraient, mais ce qui vaut bien notre cœur et presque notre porte-monnaie, j’entends : les portes de la patrie !

« Est-ce que l’amnistie, par exemple, n’a pas été, comme l’a dit si éloquemment un illustre orateur qui revit maintenant dans son immortalité, est-ce que l’amnistie n’a pas été une mesure d’oubli et d’apaisement ?…  »

Ce que Prudhomme dit dans son jargon d’arrière-boutique, les Prudhommes qui siègent au Palais-Bourbon l’ont proclamé solennellement du haut de la tribune, et les journaux à leur dévotion, pour les petites raisons qu’on sait, ont fait chorus.

La phrase sacramentelle a fait son tour de France comme un gai compagnon, et cela dit, il n’y avait plus qu’à passer l’éponge sur les pavés ensanglantés de ce cher Paris, à fouler aux pieds les bouquets d’immortelles et les couronnes accrochés au mur du Père-Lachaise, et à les remplacer par cette épitaphe, écrite pour la circonstance en lettres tricolores : Aux assassins de Versailles, les amnistiés reconnaissants !

Nous vivons à une époque où les plus belles banalités ont encore le meilleur destin.