Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/74

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y avait l’honneur national ; qu’au-dessus de la République il y avait la France ! qu’il fallait faire taire les rancunes, chasser d’abord les Prussiens et qu’on s’entendrait bien ensuite !

Et pour sauver la France, et pour inspirer de la confiance au peuple, on se livrait aux hommes qui, une fois déjà, avaient perdu la République et mitraillé, en Juin, les ouvriers sans travail et sans pain.

Le 4 Septembre, au soir, nous savions tous à quoi nous en tenir. En quittant la place de l’Hôtel-de-Ville nous nous dîmes en nous serrant la main bien fort : Tout est perdu !

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Puisse le souvenir de cette journée et des terribles conséquences qu’elle eut dans la suite, guérir à jamais le peuple des individus. En écrivant ces lignes, je me suis demandé avec un serrement de cœur, si les mêmes événements se renouvelant, on ne verrait pas se reproduire les mêmes défaillances de la part des travailleurs toujours prêts à se sacrifier pour les grands mots de France et de patrie, et toujours à la remorque d’ambitieux qui n’ont plus qu’un but lorsqu’ils sont au pouvoir : devenir millionnaires et faire canarder les ouvriers s’ils s’avisent de crier famine un jour de trop grande misère.

Les membres de l’Internationale et les délégués des chambres syndicales, présents à Paris, se réunirent le soir, place de la Corderie. Ils étaient