Page:Cléri - Le Crime de la chambre noire, 1915.djvu/14

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— On dit que certains hommes curieux et audacieux descendirent à l’intérieur au moyen de cordes ; mais qu’aucun d’eux ne revint. Chaque fois qu’un homme disparaissait de la contrée, on prétendait qu’il avait pris le chemin du Trou du Diable. Tout cela était bien fait pour entourer de mystère cet endroit déjà si impressionnant et redoutable par lui-même.

À ce moment, la jeune fille qui, pour parler à son fiancé, s’était légèrement tournée vers la fenêtre, ouvrit des yeux effarés et poussa un cri d’effroi.

Dauriac s’était dressé :

— Qu’avez-vous donc, ma chère Judith ? demanda-t-il.

Mais la jeune fille, étouffée par une terreur subite, se taisait et tandis que ses yeux reflétaient l’effroi le plus intense, sa main indiquait la fenêtre, dont le store à demi baissé laissait entrevoir l’ombre épaisse de la nuit où les arbres du parc apparaissaient vaguement comme des silhouettes contorsionnées.

Dauriac se tourna vers l’endroit indiqué et crut voir une ombre furtive passer derrière les vitres et disparaître aussitôt

— Là… là… dit enfin la jeune fille… l’ombre… la sorcière….

— La sorcière ?

— Oui, n’avez-vous pas vu ?

J’ai cru, en effet, apercevoir une forme humaine.

— Elle a disparu maintenant.

— Et quelle est cette sorcière ?

— C’est une vieille femme nommée La vieille Margot, qui, dit-on, a signé un pacte avec le démon. Elle habite précisément près