Page:Cléri - Le Crime de la chambre noire, 1915.djvu/16

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Les châtelains se montrèrent fort embarrassés au sujet de la chambre qu’ils réserveraient au jeune homme : comme je l’ai dit, des ouvriers restauraient le manoir et seule la maudite, la fatale « Chambre Noire » était, pour l’instant, habitable.

Mais Raymond Dauriac était brave et pas du tout superstitieux. Il n’avait vu dans la similitude des crimes dont la « Chambre Noire » avait été le théâtre qu’une simple coïncidence. Bien que ces attentats fussent restés inexpliqués, il ne voyait en eux rien de surnaturel et il était tout disposé à les attribuer à quelque vengeance de paysan sournois ayant employé un subterfuge habile pour s’introduire secrètement dans le château. Certes, Judith Mauvin affirmait avoir inspecté sa chambre et n’avoir rien remarqué d’anormal. Mais, le jeune homme persistait à croire qu’il existait à l’énigme angoissante de la Chambre Noire une solution très vraisemblable à laquelle personne sans doute n’avait songé.

Cette solution quelle était-elle ? Il n’eut pu le dire ; mais il se proposait in petto de la trouver. Aussi fut-ce presque avec joie qu’il consentit et demandât même qu’on lui permît de s’installer dans la Chambre Fatale. Il plaida si bien sa cause qu’il convainquit ses hôtes et dissipât leurs derniers scrupules.

Le troisième jour de son arrivée à Sauré, Dauriac s’installa donc dans la Chambre Noire et se disposa à y passer la nuit.

Mais si, comme je l’ai dit, Raymond Dauriac était brave, il ne s’en suit point qu’il fût té-