Page:Cléri - Le Crime de la chambre noire, 1915.djvu/17

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méraire. Il résolut donc de prendre toutes les précautions nécessaires avant de s’endormir.

Comme l’avait fait sa fiancée, il inspecta attentivement la chambre, il examina les murs, et s’assura qu’ils ne cachaient aucun passage secret. La chambre n’avait pas de cheminée, par où quelqu’un eut pu s’introduire ; d’épais et solides barreaux défendaient la fenêtre. La porte avait été tout récemment restaurée par un serrurier et fermait bien. Aucun être humain ne pouvait pénétrer dans la chambre sans éveiller l’attention de celui qui l’occupait.

Dauriac s’était muni d’un chandelier et d’allumettes. Voulant être prêt en cas d’alerte il se coucha tout habillé sur le lit et s’endormit. Il était plongé dans son premier sommeil, lorsqu’il fut réveillé en sursaut par un bruit insolite dont il n’eût pu d’abord expliquer la nature, ni la cause. Ce bruit l’avait réveillé, c’est tout ce qu’il savait. Quelques instants après, le bruit se renouvela.

C’était un cri lugubre, un cri lointain venu du parc, « le cri de la chouette » dont lui avait parlé sa fiancée ! C’était le tragique et funèbre hululement qui annonçait un danger inconnu !…

Dauriac attendit…

Une fois encore, le cri perçant strida dans le silence de la nuit.

Le jeune homme se leva d’un bond. Il comptait ouvrir la fenêtre pour voir ce qui se passait dans le parc, lorsqu’un autre bruit frappa ses oreilles. Ce nouveau bruit était faible et provenait du corridor : c’était comme le bruit d’un pas étouffé, comme le frôlement d’un corps contre les murs.

Dauriac se dirigea vers la porte et écouta. À travers l’huis, il lui sembla percevoir un murmure ou une respiration.

Quelqu’un était là, derrière la porte.