Qui ?…
Qui à cette heure tardive — il pouvait être minuit — errait dans le corridor ? Qui s’arrêtait précisément devant la porte de la Chambre Fatale ?
Le jeune homme hésita un instant sur le parti à prendre. Il regarda par le trou de la serrure et, tout comme sa fiancée, il lui sembla apercevoir un œil au regard perçant et lumineux, comme ceux des chats ou des oiseaux nocturnes, qui regardait fixement dans la chambre.
Dautriac prit une brusque décision. D’une main ferme, il fit tourner la clef dans la serrure et ouvrit la porte.
Le corridor était plongé dans l’obscurité et tout d’abord le jeune homme ne vit rien ; mais tout à coup il distingua une ombre humaine qui glissait dans les ténèbres.
— Qui est là ? cria-t-il.
Sa voix réveilla l’écho du long corridor, mais resta sans réponse.
Il prit le revolver qu’il portait en poche et se dirigea vers la silhouette qu’il entrevoyait vaguement.
Soudain l’Ombre passa furtivement devant l’unique fenêtre qui éclairait le corridor et par laquelle jaillissait un réseau de clarté lunaire.
Dauriac eut un mouvement de recul instinctif.
L’Ombre était comme enveloppée dans un sombre suaire.
Mais le jeune homme se ressaisit aussitôt et continua sa marche vers l’être mystérieux — être humain ou fantôme — qui hantait la solitude du corridor. Soudain un souffle de vent, venu il ne savait d’où, lui effleura le visage. Au même instant, l’Ombre disparut.
Dauriac atteignit l’extrémité du corridor sans rencontrer personne. Ce corridor était fermé par la muraille. À droite s’élevait une porte condamnée qui donnait accès à un escalier conduisant dans une tour du château ; mais la porte était hermétiquement fermée. Après avoir