Page:Cléri - Le Crime de la chambre noire, 1915.djvu/32

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infernal. Mais entre nous, soit dit, mon ami, je ne me détraquerai pas le cerveau à approfondir ce mystère.


LA CHASSE AU CHASSEUR


Une douloureuse surprise attendait Raymond Dauriac. L’état de Judith Mauvin s’était aggravé durant la nuit. Le matin le médecin avait été mandé d’urgence et il avait constaté que la jeune fille était empoisonnée.

Le verre où elle avait porté ses lèvres contenait encore un peu de la boisson mortelle. Le docteur avait aussitôt fait prendre à la jeune fille un antidote qui avait produit un effet salutaire et avait sauvé la malade. Mais il ne restait pas moins établi qu’une main criminelle avait, la nuit, mêlé du poison à la potion que Mlle Mauvin devait prendre. Cette main, quelle était-elle ? Précisément, la garde-malade avait été remplacée cette nuit même par M. Mauvin lui-même. Celui-ci n’avait pas fermé l’œil de toute la nuit, personne n’était entré dans la chambre, si ce n’était Mme Mauvin elle-même qui, inquiète du sort de sa fille, était venue à différentes reprises prendre de ses nouvelles. Personne d’autre, aucun domestique, aucun étranger, n’avait franchi le seuil de l’appartement.

M. Mauvin avait averti le commissaire de police qui se présenta au cours de la journée. Ce représentant de la loi se perdait en conjectures sur les causes de cet empoisonnement et sur les moyens de découvrir le criminel.

Un instant, Dauriac eut l’intention de lui faire part des doutes qu’il éprouvait à l’égard de la sorcière du Trou du Diable et du fameux Chasseur Rouge. Mais il se souvint de la promesse qu’il avait faite à son ami de cacher le résultat de leurs investigations personnelles. En outre, il craignait de faire arrêter une innocente. Rien ne prouvait que la Sor-