Page:Cléri - Le Crime de la chambre noire, 1915.djvu/34

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de leurs mains pour s’orienter, guidés par le bruit des pas « des personnages qu’ils épiaient.

La grotte avait une issue dans une autre partie du parc, non loin d’une charmille épaisse où étaient disposés plusieurs bancs. Le Chasseur Rouge et sa compagne s’y assirent et pendant près d’une demi-heure se parlèrent à voix basse. Par instants, ils se rapprochaient l’un de l’autre et s’enlaçaient étroitement.

— Ne dirait-on pas des amoureux ? fit Savanne qui ne revenait pas de sa surprise.

Enfin ils se levèrent et par une autre allée se dirigèrent vers une aile du château.

— Voilà qui explique comment la Sorcière disparaissait à nos regards, dit Savanne. Elle s’engageait dans la grotte et prenait au retour un autre chemin. Mais, ils se quittent.

En effet, le Chasseur Rouge s’était penché vers sa compagne et l’enlaçait une dernière fois. Puis la femme le quitta.

— Suis la Sorcière, dit Savanne à Dauriac, moi je me charge de l’homme.

Et les deux amis se quittèrent.

Dauriac n’eut pas loin à aller. Celle qu’il suivait se dirigea en ligne droite vers l’aile du château. Arrivé à peu de distance, elle tira une clé, ouvrit une porte et entra.

— La Sorcière dans le château ! s’écria Dauriac au comble de la stupeur.

Aussitôt il donna l’éveil. Quelques moments après tout le personnel du château était sur pied. M. et Mme Mauvin accoururent peu de temps après. Dauriac leur raconta comment, souffrant de la tête, il avait fait, la nuit, une promenade dans le parc et avait vu la Sorcière du Trou du Diable entrer dans le manoir.

Des recherches furent aussitôt organisées ; on fouilla toutes les chambres, mais en vain, la Sorcière avait disparu.

Dauriac se rendit ensuite auprès de sa fiancée et il la veilla, en compagnie de la garde-malade, jusqu’au matin.