Page:Cléri - Le Crime de la chambre noire, 1915.djvu/53

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plus sage est de retourner sur mes pas et de revenir délivrer la malheureuse enfermée ici je ne sais comment…

Il reprit donc le chemin qu’il avait suivi et il retrouva Dauriac qui l’attendait impatiemment. Il lui fit le récit du spectacle hideux qu’il lui avait été donné de contempler.

— Demain, conclut-il, nous reviendrons avec des échelles de cordes qui nous permettront de délivrer la malheureuse qui fut enterrée, vivante, dans cet enfer…

Et ce ne fut pas sans peine que le lendemain on parvint à enlever la folle, qui se débattait, éperdue. Il fallut la délivrer de force.

Lorsqu’ils eurent franchi l’orifice du Trou du Diable, Dauriac, Savanne et un homme que celui-ci s’était adjoint comme auxiliaire, se regardèrent perplexes. La folle apparaissait sous un aspect repoussant et n’avait pour tout vêtement que quelques haillons collés à la fange qui s’était durcie sur sa chair.

— Que faire ? se demanda Dauriac.

— Allons chez la sorcière, dit Savanne.

Elle nous donnera de l’eau, du savon et nous lui achèterons quelque vêtement. Ainsi fut fait. La sorcière du Trou du Diable était dans sa cabane. Elle consentit à donner aux jeunes gens ce que ceux-ci lui demandaient. Savanne procéda à la toilette de la folle.

Peu à peu, comme une fée qui métamorphosée en animal horrible reprendrait sa forme admirable, une femme aux traits réguliers, d’une beauté douloureuse, mais exquise, surgissait, eut-on dit, de la folie.

— Voyez-la ! dit Savanne quand il eût terminé son pénible travail, elle est méconnaissable.

À ce moment, la sorcière qui vaquait aux soins du ménage se retourna. Elle aperçut l’inconnue. On la vit blêmir, trembler, puis soudain, reculant comme si une apparition la frappait, elle s’écria :