Mon ami étouffa un cri d’étonnement : l’auto que nous poursuivions venait de s’engager dans la rue Mauge.
— L’assassin aurait-il l’audace d’entrer chez les parents de ses victimes ? murmurai-je.
Sagan ne répondit pas.
L’auto venait, de s’arrêter et l’homme mystérieux en descendit rapidement. Nous le vîmes tirer une clef de sa poche, ouvrir une porte — la porte de la maison portant le numéro 20 de la rue Mauge, la maison attenante à celle de notre hôte ! — et disparaître.
D’un bond, mon ami fut à terre. Il sonna, une servante vint ouvrir :
— Avez-vous comme locataire un vieillard à barbe blanche ? demanda mon ami.
— Oui, Monsieur.
— Où loge-t-il ?
— Il possède deux chambres au second étage et une mansarde ; mais ce Monsieur est très rarement ici. Il voyage beaucoup.
— Peu importe. Je l’ai vu entrer ; il est ici. Voulez-vous me conduire ? Et mon ami glissa un louis dans les mains de la femme.
Celle-ci nous précéda. Elle frappa à la porte du second. Pas de réponse. Sagan saisit le passe-partout qui ne le quittait jamais, il ouvrit une porte et entra ; mais bientôt nous pûmes nous assurer que les places étaient vides.
— Restez ici et veillez sur l’escalier, Darcy, me dit mon ami. Je monte dans la mansarde.