Page:Cléri - Le secret de la malle rouge, 1915.djvu/57

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— Et vous avez très bien fait, dit M. Bulck ; vous êtes ici chez vous et nous vous savons gré d’avoir bien voulu nous honorer de votre présence et de nous avoir protégé contre un danger qui nous menaçait chaque jour. Il est, du reste, inutile que vous réserviez votre chambre à M. Lelong ; je vais donner des ordres pour qu’une autre pièce soit mise à sa disposition pour ce soir.

Mon ami remercia notre hôte.

— Tout est donc pour le mieux, dit-il.

Et nous abordâmes un autre sujet.

— Mon Dieu ! comme vous parliez haut quand vous exposiez votre plan, dis-je à mon ami quand nous fûmes seuls. On eût dit un conférencier parlant devant une assistance nombreuse. N’eût-il pas été préférable de tenir secrets vos projets ?

— Non, tout le monde pouvait m’entendre, il était même préférable que tout le monde m’entendit… même celui que vous appelez l’homme mystérieux.

— Mais, pour vous entendre, il aurait fallu que cet étrange personnage fût dans la maison.

— Mon ami me regarda dans les yeux et répondit :

Il y était, en ce moment…, et il m’entendait très bien.

Sagan est fou, fou de présomption, pensais-je en me rappelant ses paroles. Comment l’homme mystérieux aurait-il pu se trouver à ce moment dans la maison ? Et même s’il se trouvait dissimulé derrière quelque porte, comment le détective pouvait-il le savoir ?

Sagan était sorti. Deux heures après, il revint. Le jeune Albert Lelong l’accompagnait. Nous nous serrâmes la main, non sans effusion.