Page:Cléri - Le secret de la malle rouge, 1915.djvu/8

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« Est-il besoin d’ajouter que rien de tout cela n’avait la moindre apparence de sérieux et que, déjà, presque certaine pour le juge d’instruction, l’innocence de l’accusé est ressortie avec une évidence absolue de ces longs débats de la Cour d’assises !

« Force a été au procureur général de se désister de toute accusation, et c’est parmi les applaudissements de la salle entière que le jeune Albert Lelong a été acquitté.

« Un de ses défenseurs raconte qu’au sortir du tribunal le jeune homme voulait obstinément retourner en prison. Il s’effrayait et se désolait de l’impunité accordée à son crime, et il lui a fallu plusieurs mois encore pour se résigner à l’usage d’une liberté qu’il considérait comme une profanation de la justice.

« Voilà, dira-t-on, une nouvelle erreur, non plus au compte du jury, mais à celui des médecins légistes qui, après une observation prolongée, n’ont pas su reconnaître dans ce jeune garçon le fou qu’il était incontestablement. Oui, et cependant il faut avouer que ni l’attitude général d’Albert Lelong, ni la nombreuse série de ses réponses au cours du procès, ne nous laissaient découvrir le plus petit symptôme de ce qu’on est convenu d’entendre sous le nom de folie. Bien plutôt, on a l’impression qu’il s’agit