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Sensations de Nouvelle-France


VII


Vendredi, 19 octobre.

On ne m’a pas abusé. J’ai « creusé » le sujet, ainsi qu’on me l’a conseillé, et ce matin, au réveil, j’ai senti que j’avais là en mains le document par excellence de cette courte excursion.

Voici les faits. Il y a de cela cinq mois, toute cette contrée se trouvait sous le coup d’un vif émoi. À quelques kilomètres plus bas, sur les bords de la rivière Ste-Anne — un petit cours d’eau jusque-là bien inoffensif — des pans entiers de rivages s’étaient soudain affaissés, minés en-dessous par le travail de la débâcle, et entraînant des habitations, du bétail, voire des coins de forêts. Tout cela se produisit avec une rapidité foudroyante, et la destruction fut en certains