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Sensations de Nouvelle-France

reurs de la chute définitive de toute la structure. Cette chute se produisant, et avec elle l’arrachement des approches qui gardaient les deux rives, toute la contrée en aval, qui se reposait sur ce pont du soin de sa protection, se trouvait à son tour à la merci du fléau, et la calamité était complète.

Un jour, entr’autres, l’émotion fut extrême, car des experts, envoyés par la compagnie du chemin de fer, avaient hoché la tête en signe de doute. Tout tremblait, oscillait, et allait pour sûr tomber à la dérive d’un moment à l’autre. Des manœuvres de la compagnie — des ouvriers anglais, pour la plupart — n’en continuaient pas moins à travailler, obéissant à des ordres formels de tenir jusqu’au bout, les uns cherchant à écarter les débris charriés par les eaux, les autres fortifiant les travaux de maçonnerie, et érigeant même de nouveaux remblais aux endroits les plus exposés.

Et c’est ici que va se placer mon document. Soudain, dans l’air ensoleillé, retentit une claire sonnerie — celle des cloches de l’église de Ste-Anne de la Pérade — puis, des portes de l’église, on vit se répandre un cortège portant bannières