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Page:Clar - Les Jacques, 1923.djvu/106

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LES JACQUES

par impôt payé au monarque, se soustrayaient au pouvoir des seigneurs.

Ayant tiré les marrons du feu, le Bonhomme Jacques demeuré du « commun » en gardait les coques et voyait la bourgeoisie de robe ou de négoce en savourer le fruit.

Il n’en aida pas moins, chaque fois qu’il y fut appelé, cette bourgeoisie à se battre contre la noblesse quand elle boudait aux prérogatives communales ou contre le haut clergé, hostile opiniâtrement à la Commune.

Après Le Mans en 1067, Cambrai neuf ans plus tard, la ville de Laon avait élu Commune en même temps que Soissons, Noyon, Saint-Quentin et Beauvais. À Laon, le cadavre de l’évêque, traîné par les rues, éclaboussait la révolte communale d’une tache pourpre.

C’est que Laon avait obtenu sa Commune de haute lutte. Placée au xie siècle sous la souveraineté des évêques, la ville demeurait un foyer de chrétienté agissante, par ses églises, ses monastères, ses abbayes prospères, ses chapelles vouées à tous les saints. C’était la cathédrale, admirable joyau de sculpture, l’église de Vaux-sous-Laon, celle d’Ardon, de Leuilly, la chapelle des Templiers, l’abbaye Saint-Jean, l’abbaye Saint-Martin.

Cette dernière se trouvait appartenir à l’abbaye de Prémontré. Montant vers Laon, frère Loys devait passer devant elle et en longer le haut mur gris.

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