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Page:Clar - Les Jacques, 1923.djvu/141

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LES JACQUES

Georget s’approcha. Il portait un tablier de cuir semblable à celui de Grégoire et ses bras minces tout noircis soutenaient une vieille et lourde hallebarde.

— Guillaume te laisse agir ainsi ? questionna le moine.

— Frère Loys, répondit Georget, ma tâche est avec eux tous. Je me sentirais lâche à ne point les aider.

— Mais tu ne saurais accomplir trop rude travail, dit frère Loys qui ne précisa point le genre de travail dont il voulait parler.

— Croyez-vous ? frère Loys, dit fièrement l’adolescent.

— Trop faible, tu succomberas.

— S’il arrive ainsi, répondit Georget avec un air exalté, vous direz que pourtant j’ai fait ce que je devais…

— Enfant, de quel secours leur seras-tu ?

— Enfant, non point ! s’écria Georget.

Il dressait à deux mains l’arme grossière. Frère Loys le considéra, si beau sous ses boucles blondes, et soupira :

— Jeune saint Georges, que la Providence veille sur ton destin et te sauve d’un mal trop grave !

— Qu’elle veille sur nous tous, frère Loys, grogna Rouge Le Bâtard, elle y aura peut-être besogne active et nous grand besoin.

Frère Loys prit un escabeau et s’assit. Il avait à sauver Georget, il allait tout tenter.

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