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LES JACQUES

Apprends-lui alors que tel s’élève seul, laissant en bas ses frères, ne doit point faire requête qu’on pleure sur lui s’il périt en tombant. Une joyeuse volée de cloches fit taire le tailleur de pierres. Dès que leur tintement s’affaiblit, il dit doucement : On leur doit grosse rançon de tendresse, Alyse, car ils furent humiliés de tant de sortes. Mais apprends-moi quel est ce bruissement ? Donne-moi le secours de tes yeux pour que je voie, moi aussi. Ils se tenaient à l’angle du parvis. De là, Alyse s’aperçut que la place où, des fenêtres, pendaient des draps garnis de branchages, des tapisseries, des voiles bleus, prenait tout à coup une animation inusitée. Les cloches repartirent de plus belle. De la cathédrale des chants s’élevèrent, soutenus par la voix grave des orgues. — Ne se passe-t-il rien encore, Alyse ? Du monde vient, par la rue de l’Evêché. — C’est que va s’acheminer la procession. Conduis-moi vers le portail. Je veux entendre les chants. Le père et la fille gravirent les marches. — Alyse, le porche en voûte est-il grand ouvert, afin qu’en la maison de Dieu tous puissent être admis ? — Nenni, il n’est qu’entre-bâillé. Vois-tu dans la pierre, le pain et le vin, la vigne et le blé qu’Il voulut faire participer aux agapes fraternelles ? - 155 -

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