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LES JACQUES

moines en robe blanche, puis des enfants de chœur qui chantent. Et eux ? Qui donc, père ? Ah ! voici de très belles dames aux surtouts soyeux, brillant dans la clarté. Sur leurs cheveux des voiles que l’on dirait d’argent. Elles montent des mules blanches superbement harnachées. Puis il y a des pages. Ah ! père, les jolis pages ! Et eux, ne viendront-ils pas ? A présent, ce sont les seigneurs avec leurs chevaux caparaçonnés. Que tout cela est beau, père ! Il n’y a plus rien ? — Si, les magistrats suivent en sévère toge, puis les professeurs, les bourgeoises et les bourgeois en atours de fête. Et tous entrent dans l’église, tandis qu’on emmène leurs chevaux. Ce n’est pas tout Alyse, ce ne peut être tout. Mais je ne vois plus rien qui vaille la peine. De sa base à son sommet, la cathédrale vibrait des chants liturgiques dans l’odeur de l’encens. Philippe de Haume tendait sa face aveugle vers la place et Alyse n’osait bouger, devant la rêverie qui semblait étreindre son père. Tout à coup, Philippe de Haume se dressa. Entends-tu ? dit-il à sa fille en lui serrant le bras. Je n’entends que les chants. Ils viennent, Alyse, je les vois s’avancer. - 157

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