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LES JACQUES

Salut, belle cousine, dit le soldat, c’est du noble sang de Coucy qui coule en mes veines. Querelle de famille que nous vidons là ! Tu n’en reste pas moins vil manant, répliqua Margaine, toi qui massacres les femmes. Des femmes ça, des bêtes fauves, cria FrappeFort. J’ai retrouvé Loyse mourante, tu périras avant elle ! Le marteau allait écraser le joli visage qui le bravait. De son épée, Enguerrand fit dévier le bras du forgeron, mais Grégoire s’était courbé et tête basse, buta contre Margaine. Avec un cri, elle tomba sur les genoux. Avant qu’Enguerrand put la dégager, Frappe-Fort la maintenant désarmée, Rouge Le Bâtard disait : Qu’on la marque comme les troupeaux avec lesquels ils nous ont confondus. Un hurlement d’agonie retentit. Quand Enguerrand releva sa nièce, deux balafres en croix dont une traversait l’œil gauche, barraient de sillons sanglants le beau visage, et l’altière Margaine n’était plus qu’une femme évanouie d’atroce douleur endurée. Enguerrand de Coucy se fatiguait à frapper. Voyant son fils près de lui, il murmura : La porte vers l’oratoire. Le jeune sire comprit. Couvert du moulinet de l’épée, il fit jouer un ressort dissimulé par une statue. Une porte basse s’ouvrit où il traîna Liliane, puis la maintenant le temps que son père repous- - 168 -

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