Aller au contenu

Page:Clar - Les Jacques, 1923.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES JACQUES

cieuse, se tenait assise au rebord de la cheminée.

En son atelier, travaillait Guillaume. Le moine entra le saluer. Tête ronde embroussaillée de cheveux roux, le menuisier fit accueil à frère Loys d’un bonjour souriant.

— Le chaud-mal l’a-t-il quitté ? s’inquiéta-t-il aussitôt.

— Demain, il sera moins dolent. J’ai grande crainte qu’il ne veuille trop étudier.

Guillaume hocha la tête.

— Ne croyez-vous pas, frère Loys que ce soit navrance qu’une bonne terre demeure inculte ? Cela m’est grave souci. Que deviendra Georget ? Moine ? Chacun n’y a point attirance.

— J’y pourvoirai selon qu’il me sera donné de faire, répondit frère Loys.

Le moine allait partir quand ses yeux furent attirés par une figurine de bois naïvement taillée.

— Qu’est-ce ceci ? demanda-t-il.

Guillaume devint pourpre.

— Ce n’est rien, ou si peu. Georget me conte les belles légendes qu’il tient de votre savoir et nous les imaginons, lui et moi, mais il faudrait plus de science qu’il n’en échoit à un pauvre artisan.

Sous un rinceau de feuillage, Ève tendait à Adam la pomme de tentation et l’art du tailleur de bois, pour naïf qu’il fût, se montrait tout ému de tendresse.

— 62 —