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LES JACQUES

bourg. Songeur, il laissait Douce au Pas cheminer à sa guise lorsque, à l’horizon, surgit un cavalier. A la façon dont il galopait, il se trouva bientôt près du moine. L’apercevant, il s’arrêta. Ce cavalier, jeune, d’allure fière, portait un riche costume, mi-partie militaire, mi-partie bourgeois. Un manteau aux festons brodés d’argent recouvrait la souple cotte de mailles. A son bonnet d’acier doublé de peau, une plume blanche flottait. Campé sur ses étriers, il interrogea : Serais-je devant Coucy ? En effet, répondit le moine. Me voici donc au terme de ma course. Où se trouve le château ? — Faites volte-face, vous l’apercevrez sur l’autre rive de l’Ailette. Est-il un gué pour traverser ? — A quelques deux cents mètres de là. Le cavalier fit volte-face, puis revint. La demeure de messire de Boisfleury, où la trouverai-je ? Elle gîte au pied du château. Merci. Vous avez fait longue traite, demanda frère Loys, ce beau cheval paraît harassé. Certes, répondit le cavalier, nous venons de la côte de Bretagne, et je n’osais espérer parvenir avant la chute du jour. Insoucieux de connaître le motif de ce voyage, - 64-

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