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Page:Clar - Les Jacques, 1923.djvu/67

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LES JACQUES

frère Loys pressait Douce au Pas, quand, à demi tourné vers lui, le cavalier s’écria :

— C’est aujourd’hui’grande (liesse pour tous les gens d’ici.

— Vraiment ? interrogea le moine, arrêtant sa mule.

— Grande liesse ! Enguerrand de Coucy chemine vers son domaine.

— N’est-il plus captif ? demanda frère Loys fort surpris.

— Sous caution d’une rançon, notre sire put quitter l’Angleterer.

— Et le roi de France ?

— Notre roi demeure prisonnier, son fils Charles refusant les dures conditions du souverain Édouard.

— Donc, Enguerrand de Coucy sera bientôt de retour. La rançon est lourde sans doute.

— Il n’est pas un vassal qui ne s’honore de vendre son bien pour la payer. Elle doit être portée en Angleterre dans la quinzaine qui suivra le retour d’Enguerrand de Coucy. Il y aura de grandes réjouissances pour fêter l’heureuse délivrance.

Le cavalier enleva son cheval d’une main hardie et disparut dans la poussière soulevée. Plus tristement songeur encore le moine reprit son chemin, murmurant :

— Grande liesse et réjouissances, qui le pourrait croire ?

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