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Page:Clarac - Musée de sculpture antique et moderne, 1841.djvu/30

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tructions dont le hasard, le temps et la barbarie les avaient rendues les victimes, et sur lesquelles l'avant propos de mon troisième volume offrira quelques détails. L’on a de la peine à comprendre que ces calculs, exagérés à un tel point, aient été suivis sans plus d'examen par des antiquaires de grand mérite, tels que M. Jacobs ( ), M. C. O. Müller ( ), M. Raoul Rochette ( ), qui n'ont pas fait la moindre difficulté d'admettre les soixante mille statues d'Oberlin. Il y en a même qui ont enchéri sur ce nombre, et qui l’ont porté à plus de quatre-vingt mille ( ), par la raison que depuis Oberlin les fouilles avaient dû produire une immense quantité de statues ! Il est aisé cependant d'acquérir la preuve qu'elle n'est pas, à bien des milliers près, aussi considérable qu'on voudrait bien le croire et le persuader. Cette preuve, je l'ai acquise, et de la manière la plus formelle, et par le recensement de tous les musées et des collections particulières, et par les dessins que j'ai fait faire partout, à Rome, même dans les magasins du Vatican et dans les villa[s] des environs. Il est inutile pour le moment d'entrer ici dans des détails qui se trouveront dans d'autres parties de mon ouvrage, et qui montreront qu’il n’y a peut être pas, à beaucoup près, à Rome, deux mille cinq cents statues, en admettant même dans ce nombre de très médiocres figures qui ne mériteraient pas d’être comptées. J'irai même plus loin d'après les recherches que mon recueil a nécessitées dans les diverses villes de l'Europe : je crois donc pouvoir assurer, d'une MANIERE POSITIVE, qu’en comptant Rome, si l'on repoussait les statues qui n'ont que deux pieds et au dessous jusqu’à quinze ou dix huit pouces, ON AURAIT DE LA PEINE A TROUVER DANS TOUTE L’EUROPE MILLE STATUES ANTIQUES EN MARBRE, et IL N’Y EN A PAS, A BEAUCOUP PRES, CENT EN BRONZE, de grandeur naturelle ou peu au dessous. Ces nombres diminueraient encore et notablement si l’on en excluait celles où l'on ne retrouverait d'antique que le torse et peut-être encore moins. Ainsi l'on peut croire, en toute confiance que les soixante et dix mille et même les soixante mille statues données à [XXVII]