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Page:Claretie - Édouard Pailleron, 1883.pdf/19

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voyageait encore, allant en Italie le sac au dos, faisant, de Toulon à Gènes, la route à pied. Mais, on a beau voyager, on revient toujours, et une fois rentré à Paris, Édouard Pailleron se demanda ce qu’il allait décidément faire maintenant.

Il avait, jadis, rimé des chansons de palais, des couplets de petit clerc à l’étude. Il ressentait comme un vague besoin d’écrire. Cela s’appelle la vocation. Le poème sur l’Art de plomber les dents, dont un passage est récité dans le Monde où l’on s’ennuie, par Coquelin, qu’il a écrit, dit-il, « quand il était étudiant et pas riche », a été fait et vendu par Édouard Pailleron dans ces conditions mêmes, et pour engraisser son budget au maigre temps où il était clerc d’avoué aux appointements de trente francs par mois, et où il écrivait dans les journaux (il a écrit un Salon, comme Sardou). La citation de la Plombéide n’est pas complète dans le Monde où l’on s’ennuie, et j’en restitue encore quelques vers pour le public :

Muse, s’il est un mal parmi les maux divers
Que le ciel en courroux épand sur l’Univers,
Dont le plus justement le bon goût s’effarouche,
C’est celui dont le siège est placé dans la bouche !