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mit, un instant, en incandescence la partie féminine de la Comédie-Française et qui a été si bien arrangée depuis par le succès que la très aimable et jolie Mme Émilie Broisat, après tant d’applaudissements, s’est fait photographier dans son rôle de miss Lucy Walson avec sa gorge — mais avec ses lunettes !

Bref, le succès du Monde où l’on s’ennuie fut complet. Je ne veux pas savoir s’il s’y mêla ce grain de scandale qui attire la malice publique, même la malice ignorante et qui se croit bien informée. L’œuvre était amusante, irrésistible, chargée d’esprit comme à mitraille, et inaugurait ou continuait triomphalement un genre de pièces essentiellement nouveau et qui semble appartenir en propre à M. Pailleron. On a tout fait, au théâtre. Tout y est usé. Les caractères d’abstraction, comme l’Avare, le Misanthrope, etc., sont étudiés. Le théâtre de synthèse est achevé. Reste le théâtre d’analyse. Toutes les situations ayant été ressassées, le théâtre doit, de plus en plus, entrer dans le roman. Et le Roman, qui procède analytiquement, s’emparera nécessairement à la longue de la scène française.

Ainsi pense M. Pailleron. Et ses œuvres sont