sans morgue. Il a le succès sans en avoir la fatuité. Homme du monde et du meilleur monde, il n’a jamais l’air de renier son humeur artistique. On lui a longtemps refusé le droit de s’occuper d’une autre partie de la société actuelle que de cette partie fractionnée qu’il a baptisée d’un nom inoubliable : le Demi-Monde.
On connaît ce mot, tant de fois cité. Une mondaine véritable lui demandait un jour, s’il ne s’occuperait jamais des femmes honnêtes : « Si fait, madame, ma prochaine pièce leur sera consacrée. — Ah !… Et où les avez-vous donc étudiées ? — Chez moi, madame ! »
Ce n’était pas à une de ces demi-mondaines qu’il envoyait sa photographie naguère, mais à quelque amie honorée et fidèle, avec ces deux vers tracés au bas du carton :
Acceptez ce portrait, il m’en reste encore un
Du temps que j’étais blond et qu’on me faisait brun !
C’est peut-être « en ce temps-là » que fatigué de mener une vie oisive, tout jeune, il se jeta résolument, corps et âme, à la lutte qu’il aime et au travail qui est sa joie. Jamais homme, peut-être, et surtout en un temps où les volon-